Délibération N° 2021-0482
Création d’une nouvelle aide en direction des jeunes en situation de précarité
Monsieur le Président, cher.e.s collègues,
Nous avions dans nos engagements ce que d’aucun appelle un « RSA jeunes ». Nous voici donc aujourd’hui pour lancer une nouvelle aide en direction des jeunes en grande précarité et j’anticipe dès maintenant les critiques comme « vous n’aidez que 2000 jeunes ce n’est pas suffisant » ou « les étudiants ne sont pas concernés ». Oui ce n’est pas assez mais j’y reviendrai à la fin de mon propos.
Il nous a fallu travailler avec la contrainte de ne pas pouvoir renverser la table de toutes les aides existantes. Malgré tout le respect que je ne nous dois les services de la Métropole et nous-même, les premières moutures n’étaient pas à la hauteur de l’ambition. Aussi, avec mes collègues Séverine Hémain et Lucie Vacher avons-nous lancé une concertation en deux volets : l’une avec les structures, associations qui travaillent avec des jeunes, et pas seulement des jeunes précaires, en intégrant par exemple les syndicats étudiants, l’autre en faisant un travail d’écoute auprès de jeunes en grande difficulté pour leur demander entre autres pourquoi ils ne peuvent accéder aux aides existantes ou ne veulent même les demander.
C’est bien le résultat de la concertation qui a abouti à ce dispositif innovant dont je veux souligner quelques grands principes élaborés collectivement :
pour tous travailleurs sociaux qui aident les jeunes et en particulier les missions locales, cette aide sera une solution de recours quand tout le reste ne marche pas ; Pas de concurrence avec les dispositifs existants ;
il s’agit d’une aide qui permet un véritable suivi tout en étant la plus simple à mettre en place pour les référents : un diagnostic social sérieux mais rapide, une aide qui s’enclenche juste après, un dossier à constituer qui ne se rapproche pas d’une usine à gaz kafkaïenne dont la France a le secret ;
il s’agit d’une aide qui, certes, ne couvre que 24 mois, mais c’est le double de l’actuelle Garantie Jeune, et qui fonctionne comme un droit de tirage. Beaucoup de jeunes passent par diverses aides ou connaissent des ruptures de quelques mois pendant lesquels les aides existantes ne peuvent s’appliquer. Le RSJ pourra intervenir dans ces ruptures sans recommencer le dossier de zéro et donnera au référent qui suit au long cours une solution simple qui pare à la situation ;
même si les missions locales seront en première ligne bien évidemment, d’autres structures pourront instruire des dossiers RSJ (par exemple association qui suivent des jeunes sortis de prison). Nous ne savions pas si elles seraient nombreuses à postuler, or c’est le cas et c’est le fruit là aussi de nos échanges et de la volonté de tous de tester cette aide.
Vendredi dernier nous avons lancé un groupe de travail avec des jeunes dans la cible du RSJ pour travailler au suivi de ce dispositif. Ceux qui suive ces jeunes savent combien il est difficile de les faire participer à des discutions, nous tablions sur une dizaine de jeunes pour démarrer. Ils étaient plus de 25, et se sont quasiment tous portés volontaires pour poursuivre avec nous ce suivi du RSJ. Ils ont encore confiance dans la Métropole pour les aider et nous ne pouvons les décevoir. Aider cette jeunesse qui a du mal à se faire une place dans une société dont la majorité est âgée est une évidence. Acquérir son autonomie quand on est seul ou quand sa famille ne peut vous soutenir financièrement est très difficile.
Ce n’est pas à la Métropole toute seule de mettre les moyens pour aider tous les jeunes, mais bien l’État qui doit enfin mettre en place le RSA jeunes dans tous les départements, pour tous les jeunes dans leur diversité. Dans une société où les jeunes sont très minoritaires, il serait précieux de les aider mieux, et pour les groupes dont les représentants citent les économistes atterrés très partialement et partiellement, je ne peux que vous renvoyer vers le livre qu’ils viennent de produire titré « La dette publique, précis d’économie citoyenne », et de songer à toutes les solutions, y compris en remettant au pot commun par l’impôt, et non tel Arpagon assit sur sa cassette, proclamer encore « non à l’assistanat ».
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