N° 2023-1605
Monsieur le Président, cher.e.s collègues,
S’il y a une expression que je déteste c’est bien celle-ci : « Quand on veut on peut ! ». C’est faux, et ceux qui bénéficient de nos politiques sociales le savent bien malgré tous les contrôles qu’on leur impose pour vérifier s’ils veulent bien faire plus et donc peuvent faire plus et mieux.
Alors pour ceux qui ne peuvent pas, malgré leur volonté, le Plan Métropolitain des Solidarités a le mérite de proposer des axes très ambitieux travaillés de façon transversale et concertée avec les directions, les vice-président.es et tous les professionnel.les concerné.es depuis des mois.
Accueillir sans condition, Développer le pouvoir d’agir des personnes concernées, Renforcer le pouvoir d’agir des professionnels, la Métropole de l’hospitalité, la Métropole du prendre soin, la Métropole de l’inclusion, la Métropole de l’émancipation. Ce sont les 7 axes qui sont proposés et ils sont importants.
La Métropole a commencé un certain nombre d’actions en faveur des professionnels du soin notamment pour améliorer leur rémunération – plus de 30M€ –, leurs conditions de travail et leur pouvoir d’action dans leur métier. Il est fondamental de faire en sorte que ces métiers mal connus, et surtout mal reconnus, soient mieux rémunérés, avec des carrières qui prennent plus en compte la pénibilité et la difficulté car elles existent souvent, en renforçant les formations et les parcours, en particulier pour les métiers de l’accueil. Le PMS poursuit ce travail.
Des politiques fortes en faveur des jeunes, de l’accueil, de l’hospitalité, de l’insertion ont déjà commencé et se renforcent. Mais la marche est haute, et beaucoup laissés au bord du chemin peuvent nous dire que le compte n’y est pas. Les délais de rendez-vous dans certaines MDM sont toujours trop longs, le campement de mineurs en recours – des jeunes à la rue donc – expulsés de la place du Lac hier soir et laissés sans solution nous démontre crument que nous n’avons pas assez de place d’hébergement d’urgence alors que nous avons besoin de ces jeunes ! Je pourrais aussi parler des logements sociaux trop peu nombreux, de la fracture numérique toujours opérante, etc.
L’expression « Quand on veut, on peut » a été dite par Napoléon Bonaparte. Pour moi c’est assez emblématique. Notre président de la République nous l’a dit tout dernièrement « Je ne vis pas de regrets. Je vis de volonté ».
Je pense pour ma part que nous vivons au service du collectif. Parce qu’on prend soin de nous quand nous sommes jeunes, quand nous sommes malades, quand nous sommes âgés. Nous pouvons continuer de travailler parce qu’une personne vient s’occuper d’un de nos parents vieillissants. Et cette personne est très souvent une femme, qui n’a pas choisi ses horaires, qui ne télétravaille pas, qui est toujours mal payée et à qui on vient d’annoncer qu’elle travaillera 2 ans de plus sans que cela soit nécessaire. Elle a du mal à boucler son budget depuis l’automne, doit changer sa voiture, trouver un stage à son plus grand qu’elle trouve discriminé à cause de la consonance de son nom de famille, et tremble devant sa facture de chauffage à cause de son logement mal isolé.
Bon. L’expression « Quand on veut, on peut » est suivi de « quand on peut, on doit ». Si je suis toujours contre l’appliquer à un individu, je serai plus favorable à l’appliquer à la Métropole ou à l’Etat, au moins par l’obligation de moyens que ces situations demandent. C’est ce que propose le PMS. Et aussi parce que faire société c’est aussi être solidaire (le mot « fraternité » de notre devise) et émancipatrice. Je fais le vœu que ce PMS soit vraiment un plan et pas seulement des bonnes intentions.
Le groupe Métropole En Commun votera positivement cette délibération.
Groupe Métropole en commun
20 rue du lac
69003 Lyon
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