M. le président, Mesdames et Messieurs les élu-es,
En ce début d’été, le sentiment d’urgence qui a présidé à notre élection en 2020, urgence écologique, urgence démocratique, urgence sociale, s’approfondit.
L’urgence écologique d’abord. Le Canada est ravagé par les flammes. Au Québec, une vingtaine de feux sont toujours jugés incontrôlables. La canicule marine dans l’Atlantique Nord provoque la mort d’une grande partie de la faune halieutique. Partout dans le monde la sécheresse laisse apparaître des conflits d’usage et d’accès à l’eau. Le nord de l’Europe fait face à une sécheresse totalement inhabituelle, en Lituanie où les récoltes pourraient être diminuées d’un tiers. En France, nous vivons un été sous la menace de plusieurs coups de chaleur. Santé Publique France indiquait vendredi dernier que près de 33000 personnes étaient décédées du fait d’une exposition aux chaleurs extrêmes entre 2014 et 2022. Plus que jamais, la question de l’adaptation de notre territoire au changement climatique est essentielle. Notre majorité agit fortement, et le groupe Métropole en commun continuera de soutenir toutes les actions qui iront en ce sens.
L’urgence démocratique est désormais bien visible. En 2020, notre inquiétude portait sur la faiblesse de la participation de nos concitoyens au moment de choisir leurs représentants. Désormais l’inquiétude porte sur le fonctionnement même de notre démocratie. La loi sur les retraites et l’allongement de 62 à 64 ans de l’âge légal de cotisations, si elle est constitutionnelle, aura obligé la première ministre à mobiliser plusieurs outils simultanément pour faire adopter sa loi, imposant une vision dogmatique à toutes et tous. Cette loi coupe désormais le président de la souveraineté populaire dans un contexte de mobilisations sociales que le pays n’avait pas vu depuis longtemps. Désormais, il s’agit de dissoudre la fédération d’association « Les soulèvements de la Terre », la première fois que l’État dissout une association écologiste. Presque en catimini, l’association AntiCor s’est vu retirer son agrément de lutte contre la corruption. Désormais nombreux sont les observateurs politiques nationaux et internationaux à parler de dérive illibérale.
L’urgence sociale. En ce mois des fiertés lesbiennes gay bi trans queer et intersexe, le groupe Métropole en commun voulait saluer le travail de la Vice Présidente Michèle Picard pour son initiative de lutte contre toutes les formes de discriminations. L’actualité récente devant une école du 6e arrondissement de Lyon est un exemple flagrant d’homophobie ordinaire : des dessins d’arcs en ciel réalisés par des enfants pour mettre des couleurs devant leur école ont été ainsi dégradés par de la peinture noir. L’école est toujours un lieu de discrimination forte. Le risque de tentative de suicide est quatre fois plus important chez les jeunes LGBT par rapport à l’ensemble des jeunes. Les discriminations liées au transexualisme ont fortement augmentées d’après le rapport 2023 de SOS homophobie. Notre groupe soutiendra sans réserve toutes les actions de la métropole qui feraient reculer l’homophobie.
Pour conclure, un mot sur la situation des jeunes MNA dans le 3e arrondissement. Ces jeunes vivent des parcours de migration effroyables, arrivent en France, sont accompagnés par des associations de bénévoles, une partie n’est pas reconnue mineure. Ce sont ces jeunes qui vivent sous des tentes au square Sainte Marie Perrin, a priori 90 jeunes. Vous savez, Monsieur le président, que des groupes d’extrême droite ont posé des pancartes devant le square indiquant « Chassons les clandestins » ; le maire de Lyon s’en est ému par courrier auprès de Mme la préfète, courrier que nous soutenons totalement.
Côté métropole, beaucoup a été fait pour les MNA statutaires, et on peut souligner le fort engagement de l’exécutif pour les jeunes reconnus mineurs comme avec la création de 1000 places d’hébergement pour les jeunes majeurs.
En revanche, la situation non administrée des jeunes en attente de reconnaissance de leur minorité continuera de nous interroger. Ce qui est nouveau, c’est le sentiment de danger pour ces jeunes, danger lié à la présence de groupes d’extrême droite dont les actions pourraient être violentes.
Je vous remercie.
Groupe Métropole en commun
20 rue du lac
69003 Lyon
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