N° 2023-1580
Monsieur le Président, cher.e.s collègues,
Le bilan de cette concertation sur le projet Presqu’île à vivre confirme ce que je vous disais déjà en juin dernier, la presqu’île appartient à ces habitant.es autant qu’à tou.tes les Grand.es Lyonnais.es. Les participant.es ont été nombreux-ses et les visiteurs-euses intérogé.es sont à plus de 80% des métropolitain.es, qui nous disent s’y rendre au moins une fois par mois. La presqu’île est belle, on y vient pour la balade, les animations, la culture, les boutiques, les visites, les soirées festives.
Cette délibération tient compte des attentes issues de la concertation. Pour répondre à la vision de ce quartier à vivre dans tous les sens du terme, les thèmes à traiter sont nombreux : déplacements, activités, habitat, lutte contre les pollutions, maîtrise foncière, végétalisation, patrimoine.
Outre des points forts confirmés, le bilan met en lumière les points faibles de la presqu’île. Pour certains d’entre eux comme le manque d’espace vert, les habitants considèrent que les sujets seront traités et donc leur accordent une attention relative. Pour d’autres, ils sont plus inquiets. Par exemple, la tranquillité ou la sécurité dans leur déplacement, les conflits d’usage, le risque d’agression sont des sujets considérés comme importants. De même, pour la propreté ou la facilité de déplacement pour les plus fragiles, en dépit de l’instauration de la Zone à Trafic Limité.
Conserver un centre actif où il ferait encore plus « bon vivre » est un véritable défi. Le débat sur les scénarios de transports en commun montre en réalité trois attentes fortes.
La première concerne les déplacements en transports en commun, considérés comme un point fort, qui doivent non seulement ne pas se dégrader mais même s’améliorer ! Le passage par la rue Grenette des lignes fortes de bus comme le C3 ou le C13 en rend plus d’un sceptique, les propositions du Sytral devront faire leur preuve. Ce dernier a accepté de présenter les détails en comité de suivi du projet, composés des associations et nombreux représentants de la vie de la presqu’île, c’est nouveau et c’est bien que ces discussions aient lieu sur la durée. De même, la presqu’île est un petit territoire mais la traverser à pied d’est en ouest ou inversement peut être long, d’où l’importance du renforcement des navettes S1, S6 ou encore S12.
La deuxième concerne les activités économiques, la logistique urbaine dans son ensemble qui devra être traité correctement avec une étude des reports et du plan de circulation, mais surtout par une meilleure prise en compte des usages dans le règlement de la ZTL. Les accès artisan, livraison, personnes dont la mobilité difficile nécessite l’accès d’un taxi, d’un VTC, etc, devraient être dans ce règlement. Faisons de cette ZTL un exemple qui prend en compte les particularités de la presqu’île.
La troisième concerne les inquiétudes sur la visibilité à plus long terme des changements d’aménagement. La standardisation des grandes métropoles – et des plus petites aussi – est à l’œuvre depuis longtemps, y compris pour les larges zones piétonnes avec plus ou moins de succès d’ailleurs. L’équilibre qui nous est demandé à juste titre rejoint toutes les autres thématiques que j’ai rappelées en début de mon propos. Est-ce que nous contiendrons le marché immobilier qui ne permet pas le maintien des familles et des commerces indépendants ? Les achats en ligne sont la première cause des baisses de chiffre d’affaires des commerces, bien avant les projets d’aménagement, mais que faisons-nous pour sauvegarder le plus possible d’activités diversifiées en presqu’île alors que les travaux, les mouvements sociaux ont déjà fragilisés beaucoup d’entre eux ? Quels modèles devront être confortés ? Ce centre-ville, effectivement à tout le monde, cristallise, de fait et avec force, les inégalités qui se creusent partout et particulièrement dans les grandes métropoles. Les incivilités, les violences, les trafics en sont aussi les conséquences. C’est la lutte contre toutes les précarités et la meilleure redistribution des richesses qui seront à long terme la bonne réponse à ce que nous avons commencé en remettant un peu de régulation foncière.
Habitante depuis près de 30 ans de la presqu’île, je vous redis ce que j’avais déjà dit en juin dernier, son avenir n’est pas dans la qualité technique de nos réponses mais dans la réponse politique à un monde post-covid qui bouge beaucoup vite et beaucoup plus profondément que prévu. Le dialogue doit se poursuivre pour être innovant politiquement et surtout démocratiquement. Les solutions seront collectives pour faire cette presqu’île à vivre, pour faire une Métropole à vivre.
J’ajoute que je suis favorable à l’association des conseillers métropolitains des circonscriptions concernées, si c’est possible.
Le groupe Métropole En Commun votera positivement cette délibération.
Groupe Métropole en commun
20 rue du lac
69003 Lyon
contact@metropoleencommun.fr
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