Débat d'Orientation Budgétaire

Merci M. le Président, chers collègues,

L’actualité de la pandémie de Covid est en toute logique centrale dans l’analyse que nous sommes amenés à faire de l’état des finances de notre métropole et des grandes orientations de nos politiques publiques.

A l’été, nous pensions être sorti de la crise, aveugles à une possible deuxième vague entraînant un deuxième confinement, nous rêvions déjà d’un premier semestre 2021 avec une forte croissance et une reprise vigoureuse de l’activité réelle. Tout porte à croire désormais que ce ne sera pas le cas, vaccin ou pas. L’année 2021 porte en elle les ferments d’une crise économique et potentiellement financière majeure. A cette heure, toute l’Europe plonge dans la crise sanitaire. Les allemands, dont on nous disait qu’ils avaient de meilleurs infrastructures, une population plus sérieuse etc…, que nenni,! L’épidémie est semble-t-il incontrôlable dans certains Landers obligeant à un confinement nettement plus strict. Certains pays dans le monde affronte déjà une troisième vague et les États-Unis sont enlisés. Nous concernant, Santé Publique France évoquait déjà la possibilité d’une troisième vague au début du printemps, vaccin ou pas. 

La réponse des États et des collectivités, partout dans le monde, est l’endettement parfois massif. Nous atteignons les 120% de PIB en France. Nous ne ferons pas ici un long débat sur la dette, son origine, le fait que la Banque Centrale Européenne détienne déjà près de 20% de la dette française dans ses coffres. Soit dit en passant, nous devrions tous et toutes être particulièrement inquiets des niveaux de l’endettement privé avant de s’émouvoir des niveaux de la dette publique même si cela permet aux néolibéraux de vendre des plans d’austérité qui empirent la situation. Les exemples sont désormais légion, et sur tous les continents, de cette politique mortifère qu’est l’austérité budgétaire. 

En tout cas, il est impensable de dire aux jeunes générations que leur seul horizon sera le remboursement de la dette pendant 50 ans. Un grand projet de bifurcation écologique et sociale pour faire face au changement climatique en cours nous parait bien plus souhaitable et enthousiasmant.

Sur la situation financière de la métropole dans ce contexte, elle est évidemment incertaine et dépend pour partie de la situation économique et financière du pays. Il faudra donc être prudent même si nous pensons qu’il ne faut pas hésiter à avoir recours fortement à l’emprunt pour les investissements à venir et garder à l’esprit qu’une métropole utile et une métropole qui assume ses responsabilités sociales. Si le volume d’investissements annoncé à 3,6 milliard pour la durée du mandat nous parait satisfaisant dans ce contexte, nous regarderons attentivement la part revenant aux questions sociales tant il est nécessaire d’investir dans ce domaine dans la période que nous traversons, d’un point de vue de l’investissement et aussi du fonctionnement.

Concernant les grandes orientations du mandat, nous ne pouvons qu’être satisfaits de voir l’affichage politique écologique, solidaire et ancré sur le territoire que nous allons porter ensemble. M. le président, le groupe Métropole en commun est satisfait de voir que vous annoncez la fin de la course à l’attractivité et de la compétition entre les territoires. Parmi les orientations majeures du mandat, nous relevons les premières réponses structurelles dans la lutte contre le changement climatique, le renforcement des transports en commun et le développement d’une politique de solidarités attentive à la dignité des personnes.

Chers collègues, nous attirons votre attention sur les enjeux démocratiques qui traversent notre époque où l’abstention aux élections bat des records et où les citoyens se sentent toujours plus éloignés de la prise de décision. Nous devons être attentifs à la participation citoyenne en particulier dans le monde associatif. Sur tous les sujets d’importance, la concertation doit être centrale sans quoi les gens n’adhéreront pas aux grands projets écologiques et à la bifurcation dans nos modes de vie rendus nécessaires par le changement climatique.

Je vous remercie.