ARENA Décines

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les élu.e.s,

Nous avons à délibérer sur les résultats de la concertation mise en place dans le cadre du projet de construction d’une salle Arena à Décines. 

Le groupe Métropole en commun salue tout d’abord le travail réalisé par les Vice-Présidentes Laurence Boffet et Béatrice Vessillier qui ont ramené un peu de régulation politique au cœur de l’OL Land. Grâce au travail de nos deux collègues, la métropole a pu avancer sur des clauses environnementales et une réduction de l’impact carbone. Notre collectivité s’est également engagée à prolonger les échanges et la concertation avec les habitant.e.s, quelque que soit le devenir du projet Arena, et à réaliser une étude globale de territoire. 

L’ensemble des parties sont désormais garantes de cet engagement, l’OL compris. Nous constatons à ce propos combien, dans le contexte de défiance des citoyens envers les grands projets, les groupes privés s’efforcent de donner une coloration participative et transversale à leurs projets. 

Ce sont des infléchissements favorables qui sont le fruit du travail de nos collègues élues. Nous le disons. Pour autant, nous sommes toujours défavorables au projet de salle Arena, qui reste un grand projet inutile sur notre territoire. 

Un grand projet inutile dont nous questionnons d’abord le modèle économique. Non, l’économie du spectacle n’est pas extensible à merci et la prolifération des Zenith et autres Arena a ses limites. Ajouté à cela une crise sanitaire type Covid, et les grandes salles ne sont plus la poule aux œufs d’or à laquelle certains actionnaires ont bien voulu croire ces dernières années. 

Le risque étant, qu’en compensation, les investisseurs demandent aux collectivités un soutien financier car il faudra bien nourrir la bête une fois qu’elle aura vu le jour. Le risque également est que pour amortir leur investissement de départ, les actionnaires privés pratiquent vis-à-vis des publics des tarifs d’entrées élevés. Or le pouvoir d’achat des potentiels spectateurs n’est pas infini non plus et des tarifs trop élevés seront dissuasifs. 

Il convient de souligner également que réunir sur le même site activité sportive professionnelle et activité de spectacle risque d’être régulièrement un «casse-tête» avec des télescopages de calendrier sportif et d’impératifs de dates de tournées. 

Le modèle économique de ce type de salle est bien plus fragile qu’il n’y paraît. Alors faut-il vraiment parier sur ce modèle de développement pour l’Est lyonnais? Nous ne le pensons pas. 

Hormis le modèle économique de l’Arena, nous en interrogeons également le modèle culturel, basé sur une forte tendance à l’uniformisation des propositions faites au public. La maximisation des profits visée par les grands producteurs internationaux suppose en effet économie d’échelle et standardisation de l’offre artistique. 

Une standardisation synonyme d’appauvrissement du contenu, qui va à l’encontre de notre soutien à la diversité des disciplines et des esthétiques, notre soutien à l’émergence et à la création ; qui est contradictoire aussi avec notre ambition de déploiement d’un grand schéma d’éducation artistique et culturelle. 

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Elu.es, vous l’aurez compris, malgré le travail de concertation citoyenne qui a permis certaines avancées, le compte n’y est pas pour le groupe la Métropole en Commun.