Merci Monsieur le président, chers collègues
Cette fin d’année voit resurgir le spectre d’une crise sanitaire sans fin là où nous pensions nous en être sorti. Plus de 50 000 cas quotidiens, des services de réanimations à nouveau plein, un plan blanc national est attendu cette semaine. Un nouveau variant est apparu, il sera majoritaire dans plusieurs pays européens dès le mois de janvier craignant une 6e vague se cumulant de manière très rapprochée à la 5e vague. Dès le mois de novembre la Direction générale de la santé avait annoncé qu’en tout état de cause, il faudrait réquisitionner les professionnels de santé pour les fêtes de fin d’année. Avec les plans blancs déclenchés un peu partout dans le pays, nous y sommes déjà.
Cette 5e vague épidémique arrive dans un contexte très difficile. Bien sûr que les soignants sont fatigués mais la fatigue est aussi celle d’une organisation hospitalière dysfonctionnant depuis plus de 20 ans. Management archaïque, ressources humaines comptables, on ne règle pas les problèmes de santé derrière des tableurs Excel. La tarification à l’activité et l’ONDAM ont montré aux soignants que seule la comptabilité comptait. Au-delà d’une infirmière pour 6 patients de jour comme de nuit, les études scientifiques internationales montrent que la sécurité des patients n’est plus garantie. A cette heure, les infirmières s’occupent de 12 patients en journée à plus de 20 patients la nuit. Notre modèle hospitalier faisait notre fierté dans les années 2000. Les politiques néolibérales l’ont mené au bord du précipice. Notre groupe est solidaire des soignants qui se battent tous les jours pour délivrer les meilleurs soins possibles dans un contexte fortement dégradé. Comme sur un grand nombre d’autres sujets, nous sommes à un tournant.
Ce sera chacun pour soi ou tous ensemble !
Comment ne pas nous remémorer ici cette célèbre phrase de Gilles Deleuze : « Être de gauche c’est d’abord penser le monde, puis son pays, puis ses proches, puis soi ; être de droite c’est l’inverse. »
Et bien nous y sommes encore !
Les droites proposent une fois de plus que chacun se débrouille, ajoutant le désordre à la pagaille. Mme Pécresse veut 250 000 fonctionnaires en moins ! Rendez-vous compte ! M.Macron a réussi le pari de finir de tout faire dysfonctionner, la justice, la santé, l’éducation… et la droite propose d’en rajouter !
Car évidemment dans le système libéralisé qu’ils proposent, les riches pourront payer. Leurs soins, leurs écoles, leurs procès… Les autres ? Les autres, qu’ils se débrouillent ! voilà la proposition qui est faite au pays. Je le rappelle une fois encore, quand tout sera privé, on sera privé de tout.
Pour notre part, à gauche, nous pensons que la solution face aux désordres du monde, c’est le partage. Le partage économique, le renforcement des liens sociaux, la fraternité et la sororité dans l’accueil de celles et ceux qui en ont besoin. D’où qu’ils viennent. Une fois encore, nous inscrirons nos prises de parole lors de ce conseil dans ce cadre politique.
Dans ce contexte national où l’État ne fait que se désengager quand plus de 8 millions de personnes font appel à l’aide alimentaire et qu’un enfant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, la Métropole doit prendre sa part. Notre grande collectivité a les moyens d’agir et de peser sur le cours des choses.
Monsieur le président, nous devons aller plus loin et mettre au cœur de nos politiques publiques les questions de solidarité et d’égalité. Cela passe par le renforcement des politiques d’insertion, de protection de l’enfance, de l’accès aux droits, d’un soutien plus important aux épiceries sociales et solidaires et aux associations. Aujourd’hui dans les quartiers politiques de la ville, si l’urgence sociale dans les maisons de la métropole est bien accompagnée, il faut attendre plus de 2 mois pour un premier rendez-vous d’accompagnement social en situation complexe. Il est nécessaire de revoir et de renforcer l’ensemble du tissu de l’accompagnement social et médico-social.
Notre majorité peut se prévaloir d’une politique de logement ambitieuse, de la mise en œuvre du RSA jeune, des créations de postes dans le social. Allons plus loin, le partage est le seul horizon humaniste face à la crise écologique et sociale.
Je vous remercie
Groupe Métropole en commun
20 rue du lac
69003 Lyon
contact@metropoleencommun.fr
Mentions Légales