Merci M. le président, cher-es collègues,
L’élection présidentielle d’avril n’a rien tranché. Les élections législatives n’en sont que la suite logique.
Le premier résultat de cette élection, c’est la défaite du parti présidentiel du fait de l’absence de débat national et par conséquent de l’absence de contenu mandat. Désormais, il n’y a plus de majorité stable et le président de la République en porte l’entière responsabilité. La 5e république se re-parlementarise.
Le deuxième constat concerne l’abstention qui est désormais structurelle notamment chez les jeunes, deux tiers d’entre eux se sont abstenus pour ces législatives.
Enfin, et c’est certainement le résultat le plus consternant, l’extrême-droite ouvre la porte de l’assemblée nationale à un niveau jamais égalé. Alors que la gauche proposait un projet de solidarité et d’union, d’aucuns se sont réfugiés dans la haine de l’autre. Face au désastre, certains macronistes, sont désormais prêts à discuter avec eux et même à travailler avec eux. Voilà le troisième résultat de cette élection législative.
La séquence électorale qui s’est achevée nous révèle la division du pays. La fracture générationnelle, tout d’abord, quand 50 % d’une classe d’âge se prononce pour un avenir en commun, les plus de 70 ans se prononcent pour la retraite à 65 ans. Une opposition villes/campagnes où les emplois se concentrent dans les unes et disparaissent dans les autres, l’opposition entre les plus pauvres et les plus riches quand 5 personnes concentrent 40% des richesses du pays.
Les clivages fracturent le pays. Ces clivages traversent les territoires, les générations, les discours.
Concernant notre camp politique, il nous faudra continuer à convaincre, à proposer une solution systémique et collective :
Il nous faut répondre au déni climatique et social de l’extrême-droite par une réponse républicaine.
Si ce qui est nécessaire pour le respect des accords de Paris apparaît inacceptable et trop contraignant pour une partie des habitants de notre pays, alors nous réaffirmons ici que nous devons avant tout penser le futur de notre République pour les nouvelles générations qui subissent la précarité d’aujourd’hui et l’incertitude du lendemain.
Par ailleurs l’actualité récente nous montre que, de par le monde, les droits fondamentaux, en particulier des femmes sont bafoués.
Une idéologie réactionnaire, portée par des mouvements d’extrême droite ou réactionnaire religieux, s’opposent aux droits des femmes et des minorités sexuelles. Ainsi la cour suprême Américaine considère que l’avortement n’est plus un droit fédéral inaliénable. Chaque État est libre. Dès l’annonce de cette décision, des États affirmaient qu’ils voteraient rapidement l’interdiction faite aux femmes de recourir à l’avortement. Simultanément, les juges décident que chaque citoyen américain et libre de porter une arme sur tout le territoire. Liberté du port d’arme, contrôle des ventres. Cette idéologie réactionnaire est surtout masculiniste. Margaret Atwood n’était peut-être pas loin de la vérité dans ses romans de science-fiction.
En Turquie, Pinar Selek, sociologue, féministe turque, exilée politique en France et citoyenne d’honneur du 1er arrondissement de Lyon depuis 2015, subit une répression féroce pour ses travaux universitaires sur les populations kurdes. Après une série de procès, elle est condamnée à la prison à perpétuité et à de lourdes sanctions financières qui mettent sous pression sa famille restée sur place. Le groupe Métropole en commun se joint à la demande de la coordination des collectifs de soutien à Pinar Selek, que l’État français apporte son soutien total à cette défenseuse exemplaire des droits humains.
La situation géopolitique continue de se tendre avec la poursuite des combats en Ukraine. La fin de l’approvisionnement en gaz russe va avoir des conséquences sociales terribles dans toute l’Europe dès cet hiver tout comme la politique de hausse des taux d’intérêts de la Banque centrale Européenne. La crise sociale va donc s’amplifier, il nous faudra répondre présent en tant que collectivité locale pour aider le plus vulnérables de nos concitoyens.
J’achève. La séquence électorale n’aura donc pas permis au pays de trancher pour un projet clair pour son avenir. Partout dans le monde on observe un recul des droits humains dans un environnement géopolitique tendu. L’état de crise sociale et démocratique s’approfondit alors même que le changement climatique est déjà là. Nous sommes à la croisée des chemins.
Je vous remercie.
Groupe Métropole en commun
20 rue du lac
69003 Lyon
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